Œuvres

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Jacques Villegle
Les trois de Gaulle, Boulevard de la Bastille, 1969
Affiches lacérées contrecollées sur toile
84 x 145 cm

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Jacques VILLEGLE Rue du Parc Royal, 1975, affiches lacérées contrecollées sur toile, 170 x 137 cm .jpg

Jacques Villegle
Rue du Parc Royal, 1975
Affiches lacérées contrecollées sur toile
170 x 137 cm 

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Biographie

L'œuvre de Villeglé est un formidable sismographe de nos «réalités collectives», tel qu'elles sont distillées par l'espace urbain dont l'histoire nous est restituée à travers celle, singulière, de ses murs. Elle révèle à quel point notre regard est conditionné par cet environnement visuel quotidien, et réactive notre mémoire de façon critique, mais aussi ludique.

Jacques Villeglé est né à Quimper dans le Finistère, le 27 mars 1926. Il est un artiste français majeur, qui a su développer, dès 1949, à travers l'usage presque exclusif d'un matériau unique - l'affiche lacérée - une œuvre foisonnante et d'une étonnante richesse formelle.
Il étudie la peinture et le dessin à l'École des Beaux-Arts de Rennes, où il fait la connaissance de Raymond Hains (1945), avec qui il liera une complicité définitive. Il travaille quelque temps chez un architecte, où il se familiarise avec les questions d'urbanisme et d'espace public, avant d'étudier l'architecture aux beaux-arts de Nantes (janvier 1947-décembre 1949). Dès 1947, il se met à récolter à Saint-Malo des débris du Mur de l'Atlantique, qu'il regarde comme des sculptures.
À partir de décembre 1949, avec Hains, Villeglé commence à récolter des affiches lacérées, leur première affiche, « Ach Alma Manétro », est une œuvre commune. Il limite son comportement appropriatif aux seules affiches lacérées. Pour lui, le véritable artiste est le « lacérateur anonyme », la collecte pouvant être effectuée par n'importe qui.
De 1950 à 1954, toujours avec Raymond Hains, il réalise « Pénélope », film qui restera inachevé. Sur les déchets des pellicules surexposées, avec de l'encre de Chine Chine, qui craquellera en séchant, Villeglé, suivant son habitude ad-hociste, fera des graffiti. Ce qui en a subsisté sera diffusé par le Centre Georges Pompidou sous le titre « Paris - Saint-Brieuc 1950-1952 ».
En juin 1953, Hains et Villeglé publient « Hepérile éclaté », poème phonétique de Camille Bryen rendu illisible à travers les trames de verre cannelé de Raymond Hains.
En 1958, Jacques Villeglé rédige une mise au point sur les affiches lacérées intitulées « Des réalités collectives », préfiguration du manifeste du Nouveau Réalisme ; il est considéré comme l'historien du Lacéré anonyme, entité qu'il crée en 1959.
En février 1954, Villeglé et Hains font la connaissance du poète lettriste François Dufrêne, qui se met à travailler sur les affiches lacérées dont il interroge l'envers (les « dessous »). François Dufrêne les présente à Yves Klein, puis à Jean Tinguely et à Pierre Restany . Après leur participation commune à la première Biennale de Paris, ils constituent en 1960 le groupe des Nouveaux Réalistes. En 1957, Villeglé fait la connaissance de Gérard Deschamps qui expose à la galerie Colette Allendy, et qui sera membre des Nouveaux Réalistes en 1961, au retour de son service militaire.
Releveur de traces de civilisation, plus particulièrement lorsqu'elles sont anonymes, Villeglé imagine, à partir de 1969, un « alphabet sociopolitique » en hommage à Serge Tchakhotine, auteur en 1939 d'un essai intitulé Le Viol des foules par la propagande.
Depuis 1957, date de sa première exposition, à la galerie Colette Allendy (Paris), l'œuvre sélective de Villeglé a fait l'objet de plus de 200 expositions personnelles en Europe, en Amérique et en Afrique, et l'artiste a participé à des manifestations collectives sur les cinq continents. Ses œuvres ont été acquises par les plus importants musées européens, américains et du Moyen-Orient.
En 1997, il crée l'Atelier d'Aquitaine avec Michèle & Yves di Folco au Marteret à Calignac (47). Cette structure informelle (joint-Venture ou société de fait) a produit de 1997 à 2011, 871 œuvres en affiches lacérées et diverses sculptures ou autres objets en écritures sociopolitiques. Plus de 30 expositions en France et à l'étranger (Buenos-Aires, Valence, Knokke, etc) et autant de catalogues ou documents divers ont été publiés. En 2008, lors de la grande rétrospective de Villeglé au centre Pompidou à Paris, la majeure partie de la dernière salle était consacrée à l'Atelier d'Aquitaine.
Revendiquant la position du flâneur, Jacques Villeglé n'est pas un auteur de «ready-made», même s'il n'intervient pas (sauf par de rares «coups de pouce») sur les affiches qu'il prélève dans les rues pour les maroufler sur toile. Son travail consiste plutôt à laisser émerger du chaos urbain les beautés cachées dans les épaisseurs de papier déchiré par des mains anonymes, qui ont parfois aussi écrit sur les affiches ou les ont maculées. L'œuvre de Villeglé est un formidable sismographe de nos «réalités collectives», tel qu'elles sont distillées par l'espace urbain dont l'histoire nous est restituée à travers celle, singulière, de ses murs. Elle révèle à quel point notre regard est conditionné par cet environnement visuel quotidien, et réactive notre mémoire de façon critique, mais aussi ludique. Au croisement de mouvements aujourd'hui «historiques» tels, le Nouveau Réalisme, le Lettrisme ou l'Internationale Situationniste, le travail de Villeglé, ancré dans l'actualité, est aussi salué par les jeunes générations.

Collections publiques

Madrid, Museo Reina Sofiá; Marseille; Musée d’art contemporain; Paris, Musée national d'art Moderne; Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou; Londres, Tate; New York, Museum of Modern Art.